02 février 2009 (archive du blog Rapport à la Terre)
CR chantier 4
Compte-rendu chantier 4
Recherche collective pour les murs de yourte
Un chantier pour le moins instructif et plein d'une belle émulation. Pour ceux qui ne savaient pas faire de corde, ce chantier était ID-E-AL. Et puis, l'éventualité de devoir tresser toutes les cordes une à une n'était pas très engageante...
Pour ce quatrième chantier, nous avons donc fabriqué les liens pour nouer les bambous des murs de la yourte (les perches de 3,70m récupérés auparavant, cf rubrique récupération). En effet, chaque croisillon doit être attaché pour réaliser une palissade en treillis "accordéon".
La matière première? De vieux...draps ! Et oui, à Rapport à la Terre, on fait pas n'importe quoi. Seuls les matériaux les plus nobles sont employés pour la mise en place de l'écocentre. Noble, bien sûr, en terme de disponibilité au niveau ultra local, d'accessibilité pour tous et de quasi absence de nuisance pour la planète, bref, en terme de vrais critères d'avenir pour ce 21ème siècle...
Pour fabriquer les cordes, le principe est fort simple : prendre une ou plusieurs bandes de tissus et les torsader ensemble (seul avec un bout fixé, ou à deux en tournant en sens contraire) et très serré (s'arrêter juste avant que la bande ne s'enroule sur elle même comme un ressort). Ensuite, replier par le milieu le tissu torsadé (appelé toron) de manière à joindre les 2 bouts tout en gardant toute la longueur tendue. Puis relâcher doucement les 2 bouts. Les deux demi-longueurs s'emmêlent alors toute seules.
Les débuts furent un peu fastidieux et source d'interrogations car les 2 moitiés ne se vrillaient pas ensemble autant que nécessaire.
Puis, grâce à la mise en commun de nos cerveaux (hum, merci Alain!), une trouvaille digne de la révolution industrielle fut mise au point : torsader les bandes de tissus avec la perceuse ! Et là, quelle efficacité...
Puis arrive la famille Gazeau, toute vélotransportée, avec une autre astuce pour torsader les bandes. Astuce certes moins rapide, mais d'une indépendance énergétique redoutable : torsader les bandes de tissus avec un petit morceau de bois à une extrémité (ou aux 2 !) que l'on fait tourner comme une hélice.
Et voici une bonne partie des liens faits pour les murs de notre yourte. Nous pourrons ainsi en faire de toutes les couleurs...
La seconde partie de la journée fut consacrée à la recherche pour le travail des bambous.
Pour les murs, la démarche de base est la suivante : découpe, nettoyage, perçage, durcissement des trous et des extrémités à la flamme, et nouage (le passage des trous à la flamme permet d'éviter que les bambous se fendent avec le temps et aussi de limiter le frottement des petites fibres du bambous contre les liens qui traversent les trous).
Après les liens, le problème est donc de trouver comment percer les bambous rapidement (c'est que, pour une yourte d'un périmètre, de 31m, il va falloir en percer...), perpendiculairement à l'axe du bambou et toujours aux mêmes endroits. Encore une fois, la réflexion collective a fait son œuvre (hum hum, re-merci Alain) et les bambous ont été cloutés par leur trou de base dans l'intervalle séparant 2 planches d'une palette. Ainsi, toutes les perches sont fixes et il n'y a plus qu'à tracer les repères aux intervalles calculés. Pour percer efficacement au calibre voulu, un premier trou est systématiquement percé au préalable avant avec une mèche fine.
En somme, une journée tout simplement passionnante où les deux problèmes majeurs concernant les murs (comment fabriquer les liens et comment percer les bambous efficacement et de façon reproductible) ont été réglés grâce à la présence de chaque participant.
Bravo à tous pour votre ingéniosité et votre courage face à cette pluie et à tout ce vent...
Rendez-vous le 15 pour faire quelques-uns des murs de la yourte !
Joël
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