04 mars 2009 (archive du blog Rapport à la Terre )
atelier ruches en terre
Dans le cadre de la mise en place d'un rucher alternatif sur le terrain de l'association, la journée du dimanche 22 février était consacrée à l'auto-construction des ruches.
Sous la direction bienveillante d'un couple passionné d'apiculture, Marie-Hélène et Alain, nous étions une vingtaine de participants à mettre gaiement les mains dans la terre et à fabriquer ces ruches d'un modèle original, réalisées à partir d'un minimum ( voire aucun avec les ruches en terre ) composant acheté...
Autour de la potion magique de l'association ( une délicieuse décoction de cynorhodons et de pelures d'orange dont nous risquons de reparler souvent ), Alain nous a offert un exposé sur le monde fabuleux des abeilles, dont voici les principales informations à retenir :
Petit historique :
L’abeille est depuis longtemps présente sur terre car on en trouve fossilisées depuis des millions d’années dans l’ambre. Leur corps est identique à celui d’aujourd’hui.
L’homme, après avoir, comme l’ours, prélevé le miel directement à l’intérieur des arbres, a très tôt installé des ruches rudimentaires dans la campagne.
Ces ruches étaient des cylindres horizontaux en Afrique ou des paniers en paille, troncs évidés, ou écorce de liège dans le sud de la France.
Plus récemment pour intervenir dans le fonctionnement de la ruche, on a fabriqué des ruches carrées à cadres mobiles en bois. Cette exploitation a nettement permis une plus grande production de miel.
C’est à partir de ce changement d’exploitation que sont apparues les maladies des abeilles, virus, champignons et acariens et avec cela les traitements : nourrissage au sucre, antibiotiques, insecticides très puissants que l’on peut retrouver dans la cire ou le miel …
L’essaim dans la ruche : 8000 à 17 000 abeilles peuplent la ruche jusqu’à 80000 en grosse miellée.
On distingue trois catégories d’abeilles :
-une reine qui régit toutes les abeilles grâce à ses phéromones, elle pond entre 1000et 2000 œufs par jour fécondée une fois dans sa vie pour 5 ou 7 ans
-les mâles reproducteurs ne piquent pas et sont nourris par les abeilles
-les ouvrières qui butinent les fleurs , nettoient et défendent la ruche.
Les abeilles récoltent :
-le nectar pour fabriquer le miel
-le pollen pour nourrir leurs larves
-la propolis pour enduire toute la ruche (antibiotique)
Le rucher alternatif de Rapport à la Terre :
Lors de la période d'essaimage, au printemps, les essaims seront "cueillis" dans la nature ( contacts auprès d'apiculteurs, appels de particuliers, etc). Il s'agira de ruches rondes adaptées à la forme de l’essaim, empilées sur trois niveaux et plus, pour que chaque année on élimine pour consommation un étage de cire et de miel sans intervenir dans la ruche.
Ces ruches seront en matériaux naturels : bois, argile, bambous paille...
Un suivi d’expérimentation sera établi sur un registre ruche par ruche
Des corrections sanitaires seront testées à partir de produits naturels, thym, eucalyptus etc. et oligo éléments..
Iso thérapies à partie du varroa (acarien de l’abeille).
un aperçu du prototype d'Alain en plâtre ( au dessus il faut imaginer un ou plusieurs étages similaires et tout en haut un toit en bambous ou roseaux.)
- détail du fond en roseaux :
Nous décidâmes ensuite de nous séparer en 2 ateliers : un consacré à la fabrication des ruches en terre, et l'autre au moulage de ruches en plâtre.
Les ruches en terre sont faites selon la technique du "colombin " puis, après façonnage, elles seront mises à sécher jusqu'à la cuisson, qui se fera sur place, dans un four creusé dans le terrain ( à suivre, n'oublions pas qu'on est dans l'expérimental !). Celles en plâtre, moulées, feront l'objet d'un compte-rendu à part.
Réalisation des ruches en terre :
La terre, récoltée dans une ancienne carrière argileuse des environs, a été stockée dans des sacs. 1ere étape : le tamisage.
Une voile de récup' (il n'en manque pas !) étendue sur le terrain et hop on vide les sacs et on tamise :
La terre est ensuite mouillée et mélangée par des bras musclés pour constituer notre matériau principal : comme en pâtisserie, on verse un peu de terre tamisée sur le "plan de travail" et, après avoir malaxé encore la terre jusqu'à obtenir une consistance homogène et ne collant pas trop aux doigts, autour d'un moule ( un bidon de 25 litres en l'occurrence) une équipe va façonner des colombins ( sortes de boudins assez longs et d'environ 4 cm d'épaisseur ) qui sont plaqués contre le moule* et bien soudés les uns aux autres... Comme en poterie, on fait quelques entailles sur le dessus pour que les colombins soient mieux collés entre eux.
ça monte vite... On stoppe à environ 25 cm de hauteur de colombins et ensuite c'est l'opération lissage, combler les trous et on façonne 2 colombins pour les anses, à fixer des 2 côtés de la structure, en ménageant un creux pour pouvoir bien les attraper par la suite.
* justement en expérimentateurs un peu trop zélés que nous sommes, nous avions omis de placer un carton entre le moule et les colombins, d'où un démoulage très risqué 2 heures plus tard... Heureusement tout s'est bien passé, mais la leçon est retenue pour les prochaines !
Il n'y a plus qu'à lisser l'intérieur aussi et rafistoler avec un peu de terre par endroits, et de décorer au final...
2 autres ruches sont ensuite réalisées dans la foulée, en prenant soin d'entourer le moule d'un carton et en faisant des colombins un peu plus épais (la 1ere étant apparue assez maigrelette au démoulage).
Compte tenu de la taille de la structure et du fait que l'ensemble risque de se déformer au séchage, chaque pièce devra impérativement être entourée de carton + d'une bande de plastique de récup', le tout bien ficelé !
Une semaine plus tard...
Les pièces ont donc été mises à sécher dans un garage. Rien n'a cassé ! à part une fente à un endroit pour une des 3, les 2 autres ont l'air de bien sécher.
à suivre !!
ça a été un bon moment de convivialité certes, mais avec le recul, voici un "bel exemple" de ce qu'il ne faut pas faire ! En effet, si la ruche a tenu quelque temps, elle nous est restée à la main à la 1ere tentative de transport, alors qu'elle semblait bien sèche...
RépondreSupprimerl'idéal c'est déjà de prendre de l'argile toute prête (en pains de 10 kg chez les potiers). Avec de la terre supposée argileuse, c'est comme on l'a vu bien plus risqué : peut-être en la malaxant dans de l'eau avec soin, puis en la faisant sécher ? en l'émiettant puis en la tamisant et ensuite il faudrait la remalaxer pour obtenir quelque chose approchant les pains d'argile des potiers ? ça n'est pas gagné...
Quant à la cuisson, dans un four à l'extérieur façon méchoui, c'est une autre histoire, on n'aura pas eu l'occasion de tester et ça n'est finalement pas plus mal!
A suivre, un nouvel essai de ruche en forme de cloche, mais avec de la terre toute prête et sans cuisson : voir http://accenterre.blogspot.com/2010/05/le-principe-de-la-ruche-helianthe-de.html